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        Chanel
    La révolution par le style  

 

Gabrielle Chanel photographiée par Hoyningen Huene en 1935. A elle seule cette femme révolutionna le monde de la mode féminine. Utilisation du jersey, robe-chemise, jupe raccourcies, tailleurs fluides à porter sans corset, cheveux courts, pantalon et vêtements de sport: la liste serait longue de ses audaces qu'imposa la célèbre «Mademoiselle».

 

On ne connaît pas grand-chose de la grande Mademoiselle, si ce n'est que lorsqu'elle a 12 ans sa mère meurt et qu'elle est abandonnée par son père aux bons soins d'un orphelinat de Corrèze. L'adolescente se forge très vite un solide caractère et un goût prononcé pour l'indépendance et la liberté. Sortie du pensionnat, elle débute comme vendeuse dans une bonneterie de Moulins. A ses heures perdues, la jeune femme pousse la chansonnette à La Rotonde, une salle de concert où se pressent les officiers du régiment voisin. Deux titres composent son répertoire : Ko Ko Ri Ko et Qui qu'a vu Coco?. Il n'en faut pas plus à ses admirateurs pour lui attribuer un surnom reprenant la racine commune de ses 2 succès : Coco est entrée dans la légende...

En 1910, Gabrielle Chanel s'installe au n° 21 de la rue Cambon, à Paris, dans un local-atelier orné d'une plaque sur laquelle on peut lire «Chanel Modes». Depuis quelques années déjà, elle a été arrachée à son existence provinciale par un jeune bourgeois, 2tinne Balsan, qui lui offre une vie oisive et luxueuse. Mais Coco se lasse vite de cette facilité et, lorsque Boy Capel, le meilleur ami d'Etienne, qui deviendra son amant, se montre disposé à l'aider à financer une boutique de modiste à Paris, elle n'hésite pas une seule seconde.


Créatrice de chapeau reconnue, elle ne tarde pas à imposer sa ligne de vêtements. Ses premiers pas, elle les fait en créant un style qui n'existe pas alors pour les femmes : la tenue de sport. La voilà qui ose s'afficher sur les plage en marinière de pêcheur et jupe fluide, façonnées dans une matière jugée indigne à l'époque : le tricot.
En 1913, elle ouvre sa première boutique à Deauville, rapidement fréquentée par une clientèle assidue. Le style Chanel est né : simple, pratique, élégant. En 1914, la guerre éclate et il faut à ces dames des tenues adaptées aux circonstances : le premier tailleur fluide de Chanel, à porter sans corset, est fait pour elles. Deux ans plus tard, elle introduit le jersey dans sa collection. Elle en fait une redingote sans ceinture ni ornement, effaçant le buste et la cambrure avec une rigueur presque masculine. Elle crée également une robe-chemise, la «charming chemise dress», sur laquelle s'extasie le magazine américain Harper's Bazaar. Un soir, elle apparaît à l'Opéra les cheveux coupés court, et 35.000 salons de coiffure ouvrent en France ! Elle porte des souliers à bout rond ? Les belles abandonnent leurs terribles chaussures pointes à trois brides ... Elle met des colliers de perles sur ses pull-overs, et toutes les femmes l'imitent. Elle ose tout, même exposer son visage au soleil à une époque où le teint hâlé est honni, synonyme de vulgarité.

«Une femme qui ne se parfume pas n'a pas d'avenir», se plaisait à répéter Coco Chanel, elle veut son parfum unique, en finir avec toutes les mièvreries poudrées à l'odeur de violette et pour cela elle fait appel au plus grand compositeur de parfum de l'époque : Ernest Beaux.

Il réussit l'exceptionnel avec une profusion d'aldéhydes, des corps synthétiques puissants qui ne s'emploient généralement qu'avec parcimonie.


Associés à des essences naturelles, ils donnent au N°5 un je-ne-sais-quoi qui impose immédiatement le premier parfum de Chanel comme le chef de file des grands parfums fleuris aldéhydes.

Sa réputation franchit rapidement les océans et, à la Libération de Paris, on pouvait voir les files de G.I. désireux de rapporter un flacon de N°5 aux États-Unis s'étendre sur plus de 500 mètre.
Plus tard Marykine Monroe, répondant à des journalistes qui lui demandaient ce qu'elle portait la nuit dira : «Quelques gouttes de N°5 ! »Devenu l'un  des symboles mythiques de notre époque, le N°5, plus tard immortalisé par les visages de Catherine Deneuve puis de Carole Bouquet, fut suivi du N°22, puis de Cuir de Russie, de Gardénia et de Bois des îles. Ces compositions ont été reconstituées en 1983 par Jaques Polge, le «nez» de la maison.

Entre temps, le N°19, qui doit son nom à la date anniversaire de Chanel, Pour monsieur, Cristalle (féminin) et Antaeus pour homme ont vu le jour. En 1984, Jacques Polge a succédé brillamment à ces prédécesseurs en créant Coco, qui avec sa construction épicée en note dominante, a d'ores et déjà marqué la parfumerie de son empreinte.

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Enfin en 1990, Chanel lance Égoïste, un parfum masculin dominé par le santal de Mysore (Karnataka), dont Jean-Paul Goude a su restituer l'originalité en image.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Gabrielle Chanel ferme sa boutique, qu'elle ne devait réouvrir que 15 ans plus tard.

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