L'ours
polaire Thalarctos maritimus |
Le colossal ours polaire habite le sud du continent arctique, tout autour du pôle Nord. Les plus vastes colonies se trouveraient, parait-t-il, en U.R.S.S. où l'animal est très protégé, mais on en trouve aussi au Canada, au Groenland, en Norvège et en Alaska. Par son aspect, l'ours polaire diffère sensiblement de ses congénères et beaucoup de ces différences sont les résultat de son adaptation à son habitat.
L'adulte pèse environ 400 kg -il faut compter 90 kg de moin pour les femelles- pour une taille qui varie entre 2,10 m et 2,40 m. Sa fourrure d'un blanc crémeux est dense et fournie, et se compose d'une bourre extrêmement épaisse recouverte de longs poils soyeux. Comme les plumes du canard, elle est imperméable à l'eau. La plante des pieds, très velue, donne à l'animal un bon appui sur les sols verglacés qu'il parcourt constamment.
Le corps de l'ours polaire est plus long et mince que celui des autres espèces, malgré l'énorme couche de graisse sous-cutanée qui lui permet de flotter et de ne pas se refroidir dans l'eau. Les épaules tombantes accentuent l'arrière-train volumineux où sa couche de graisse peut atteindre 7,5 cm d'épaisseur. La tête aussi est plus longue et mince, avec un nez droit et de toutes petites oreilles rondes.
L'adaptation la plus frappante de cet animal à son habitat est sans doute son exceptionnel talent de nageur, qui fait de lui un être quasi amphibie.On a vu des ours polaires nager à près de 320 km de la côte, ce qui s'explique par le fait qu'ils peuvent se reposer et même dormir dans l'eau. En se propulsant à l'aide des pattes antérieures, l'animal avance à 8 km/h environ, la tête généralement hors de l'eau. Mais si besoin est , il plonge et peut nager submergé pendant deux bonnes minutes, en bloquant ses narines comme les phoques; on le voit parfois nager aussi la tête dans l'eau, ne sortant périodiquement que pour respirer.
Sur la terre ferme, l'ours polaire se déplace d'un pas inélégant, les pattes antérieures en dedans et les postérieures en dehors. Le cas échéant il peut atteindre une vitesse de 32 Km/h. Il ne peut toutefois supporter les efforts prolongés l'été ce qui en fait une proie facile à traquer en l'empêchant de gagner la mer.
Cet animal appelé le Isborn (ours des glaces) par les Norvégiens, se distingue également des autres Ursidés par le fait qu'il est migrateur. Les migrations varient selon la région qu'habite l'ours, car il se déplace généralement à bord des morceaux de banquise flottants. Il part en quête de nourriture, de compagnes, d'une antre et d'une banquise plus solide au printemps, lors de la fonte des glaces, pour revenir en octobre lorsque celles-ci se sont reformées; on verra alors les ours quitter leurs icebergs pour regagner la rive. Certaines études semblent pourtant indiquer que quelques colonies restent sédentaires.
C'est l'une des espèces les plus menacées par des années de chasse ininterrompue.
On peut toutefois espérer que les nouvelles mesures légales de protection plus ou moin en vigueur dans tous les pays qu'elle habite auront été promulguées à temps pour la sauver.
Les zoos sont toujours très désireux d'accueilir des ours polaires, mais dans l'ensemble ceux-ci se reproduisent mal en captivité.Cela semble d'ailleur plus une question de hasard qu'un phénomène lié à l'environnement ou aux conditions de vie. Bien souvent c'est la mère qui mange ses petits ou bien qui n'a pas suffisamment de lait pour les nourrir. Or il est pratiquement impossible des les allaiter artificiellement car la mère refuse de s'en séparer et les serre contre elle en menaçant férocement tous ceux qui approchent.