Pendant la période de rut, l'ours ordinairement asocial change de comportement et se met en quête d'une partenaire. La femelle en chaleur émet une odeur qui attire  le mâle, il part à sa recherche et la suivre pour lui faire la cour, en poussant de petits grognements et en lui mordillant le cou et le dos. Si deux mâles s'intéressent à la même femelle, ils se battront, si férocement parfois que le vainqueur sera trop épuisé pour profiter de sa conquête. Parfois aussi ses luttes se bornent à une escarmouche et le vaincu s'éloigne la tête basse.

La saison des amours varie selon les espèces. Les ours bruns et les ours noirs s'accouplent généralement en juin, les ours polaires en avril et en mai. Les ours lippu de Ceylan semblent s'accoupler toute l'année, alors que ceux de l'Inde limitent apparemment leurs activités sexuelles au mois de juin. L'ours malais n'a pas non plus de période de rut régulière, mais il est certain qu'on connaît encore fort mal son comportement sexuel, tout comme celui de l'ours à lunettes, chez ce dernier, on n'a pu observer l'accouplement que dans les zoos où les conditions ne correspondent pas forcément à celles de la nature. Il semble que certaines espèces soient monogames et que les mâles restent fidèles à la même femelle toute leur vie. C'est le cas pense-t-on de l'ours malais.

Pendant la période de rut, le mâle est toujours beaucoup plus gros que la femelle

Les temps de gestation varient eux aussi suivant l'espèce et l'on pense que dans certains cas il peut s'écouler un laps de temps entre la fécondation de la femelle et le moment où l'embryon commence effectivement à se développer. Chez l'ours brun la gestation est de 6  à 8   mois, chez l'ours polaire elle est de 8  mois,  alors que chez l'ours lippu, il semble tourner autour de 7  mois. Pour une raison inconnue, la période de gestation est beaucoup plus courte chez l'ours malais, puisqu'elle n'excède pas 14 semaines.

Chez toutes les espèces, la femelle donne le jour à des petits qui ne pèsent pas plus de 450 à 700  g pour une taille de 20  cm, à la naissance, ils ne voient pas, n'ont pas de dent et sont pratiquement glabres. Rares sont les animaux chez qui la différence de taille entre le nouveau-né et l'adulte est aussi incroyable. C'est pourtant une nouvelle preuve que la nature fait bien les choses. En effet, la plupart des oursons naissent pendant que leur mère hiberne, c'est-à-dire à une période où elles n'absorbent aucunes nourriture et vit par conséquent sur ses propre réserves. Si elles donnai le jour à des petits d'une taille proportionnellement identique à celle des petits de l'homme par exemple, il lui faudrait puiser énormément dans ses réserves pour les nourrir.

L'ourson passe les 1er mois de sa vie avec sa mère, dans l'antre ou l'abri qu'elle à choisi. Elle dort généralement sur le côté, le dos contre l'orifice, afin de mieux protéger ses petits des courants d'air qui pourraient leur être fatals. Ils sont nichés entre les pattes antérieures et postérieures de la mère et ne font que téter et dormir. Vers avril ou mai, l'ourse sort de son antre, et les oursons font enfin la connaissance du monde extérieur. Le pas de ses grosses boules de poils, qui présentent désormais toutes les caractéristiques de l'ours, est encore incertain, mais les petites bêtes débordent en général de vitalité.

Il arrive fréquemment que les frères et sœurs d'une même portée aient des pelages de couleurs différentes.

Dés que la femelle parait avec ses petits, le mâle ne participe plus à la vie familiale et malheur à celui qui se hasarderait trop près, car l'ourse protégeant ses petits est d'une grande agressivité. Au mieux elle regardera l'intrus avec méfiance, et si jamais ils s'approche trop près, elle chargera sans la moindre hésitation. Malgré cette protection acharnée de la mère et le tendre soin qu'elle prend de ses petits, la mortalité est extrêmement élevée chez les moin d'un an, car le danger les guette à chaque instant. Des statistiques établies à partir d'un groupe d'ours bruns de la région du fleuve McNeil (en Alaska) nous apprennent que 40%  des oursons ne connaissent qu'un seul été. L'espérance de vie d'un ours est, paraît-il, de 30  ou 35 ans , mais bien peu d'animaux, à ce qu'on pense, atteignent cet âge. Certains spécialistes situent même l'âge moyen de décès autour de 5  à 6   ans, dont  40%  étaient imputables aux chasseurs, chaque fois que l'ours s'était aventuré au-delà de la zone de protection. On peux noter aussi que les mâles semblent nettement plus vulnérables, à la naissance on compte en effet deux fois plus de mâles que de femelles, mais au bout de 3  ou 4 ans seulement, leur nombres sont égaux et lorsque les bêtes atteignent la maturité ce sont les femelles qui prédominent.  

Les pièges sont l'un des dangers qui menacent les ours et causent la mort de nombreux oursons. Mais il y a aussi la faim, les conditions atmosphériques, les maladies et les combats mortels.

Comme tous les mammifères, les ourses allaitent leurs petits. Elle adoptent aussi volontiers les orphelins, les allaitent et subviennent même momentanément aux besoins des oursons dont la mère est partie chasser. Dans l'antre, la femelle reste allongée pour nourrir ses petits, mais par la suite, il lui arrivera de donner à téter à quatre pattes, ou bien de bercer ses petits, ou encore de s'allonger sur le dos, les oursons couchés sur elle. Chez l'ours brun le cycle de la reproduction est de 3 ans , les ours noirs, en revanche, s'accouple tous les 2 ans . Les oursons d'une même portée reste souvent ensemble un certain temps après avoir quitter leur mère. En général les femelle deviennent nubiles à 3 ans  et les mâles 1 an plus tard, bien qu'ils soient encore loin d'être adultes. 

Pendant 3  mois les oursons n'absorbent que du lait, ensuite, il se mettent progressivement aux autres aliments, tout en commençant leur éducation.

A l'encontre de la plus part des Carnivores, la mère offre rarement à ses petits un repas qu'elle à tué ou récolté pour eux. Elle leur apprend en revanche à se nourrir, à chasser et à chercher tout seuls. C'est une éducatrice plutôt sévère, qui ne tolère pas la moindre désobéissance. Les oursons sont d'un naturel joueur, mais s'ils dépassent les bornes établies par leur mère, une taloche vient aussitôt les rappeler à l'ordre.

Ce sont les mères qui instruisent leurs rejetons dans l'art de grimper aux arbres: pour ce faire, elles les pourchassent souvent jusqu'au sommet avant de retourner attendre en bas que les petites bêtes aient rassemblé assez de courage pour effectuer en tremblant leur 1er descente de l'arbre. Pendant plusieurs mois, les petits ne quittent pas leur mère, chez certaines espèces il arrive même qu'elle les porte de temps en temps. Ainsi l'ourse lippu les laisse voyager sur son dos, cramponnés à sa longue fourrure.

Chez l'ours polaire, le cycle de la reproduction est semblable à celui des autres ours et les rares différences résultent de la nécessité de s'adapter à l'habitat. La saison des amours se situe vers avril / mai et les femelles portantes regagnent la terre ferme en septembre et octobre pour se construire un antre dans les collines. Les petits naissent en janvier et sont, comme les autres, galbe, aveugle, sans défense et de la taille d'un rat. Il leur faut un peu plus d'1 mois pour ouvrir les yeux et 2  pour que leur ouïe se développe complètement, mais ils marchent à 47 jours.

L'ourse émerge de sa tanière lorsque les petits ont 3   ou 4 mois; à cette âge, ils pèsent de 9 à 13   kg pour une taille allant de 20 à 40 cm. Pendant plusieurs jours encore, les petits regagnent leur repaire à la nuit après avoir parcouru 1   ou 2  km au cour de la journée, cela leur permet de s'habituer aux T° basse et variables de l'extérieur.

A mesure que les petits forcissent, ils sont capables de couvrir des distances de plus en plus longues et acquièrent rapidement une étonnante résistance. Ils ne tardent pas à jouer, comme tous les oursons, se roulant dans la neige et se laissant glisser en bas des pentes. La femelle n'entraînera ses petits dans l'eau qu'à la fin de l'hiver, elle les poussera sur un icebergs où ils sont moin menacés que sur la terre ferme.

Les jeunes ours polaires se développent très vite. Ils restent généralement avec leur mère tout l'été et hibernent avec elle l'hiver suivant. Le 2ém été, elle quittera peut-être ses enfants pour une migration saisonnière mais reviendra hiberner avec eux le 3ém  hiver, après quoi la famille se disperse presque toujours. Les jeunes ont alors 2  ans révolus et la femelle est à nouveau prête à s'accoupler.

Il faut espérer que l'ours polaire, comme toutes les autres espèces, continura à se reproduire plus vite que l'homme ne le détruit