L'histoire de l'ours |
L'ours fit son apparition sur la terre au cours du Miocène (dont le début remonte à 25 millions d'années), à un stade déjà assez avancé de l'évolution des mammifères puisque de nombreuses espèces parcouraient déjà le globe depuis 15 millions d'années ou plus.
Les grands Félidés et Canidés et la famille à laquelle appartient le panda géant (qui n'est pas un ours) étaient déjà solidement implantés lorsque les Ursidés se développèrent.
Les ancêtres de tous les carnivores étaient une famille de mammifères ressemblant un peu au raton-laveur, les Miacidés.Ils avaient le nez pointu, une longue queue et quoique nettement plus petits que d'autres carnivores, leur cerveau était bien plus gros, ce qui explique peut-être que leur descendance ait survécu alors que celle des autres s'éteignait.
L'ours étrusque qui était approximativement de la taille de l'ours à collier, avant de grandir au fil des générations donna à ce que l'on pense, naissance à 3 lignées d'ours; 2 d'entre elles sont à l'origine des ours bruns et noirs modernes, tandis que la 3em déboucha sur l'ours des cavernes que connurent les 1er hommes . Notons en passant que l'ours polaire est le plus "jeune" de tous les ours et semble s'être développé à partir d'un groupe d'ours bruns vivant au bord de la mer, qui s'adapta aux condition de la vie du Grand Nord .
L'ours des cavernes était semble-t-il, sensiblement plus grand que les ours actuels et caractérisé par la forte inclinaison de son front.D'après une reconstitution il mesurait un peu plus de 1,50m à l'épaule, ce qui en revient à dire qu'il était pour le moin de la taille des espèces actuelles.
L'Arctodus simus ou Ours des cavernes |
Tous les témoignages que nous a laissés l' homme primitif laissent à penser qu'il éprouvait envers l'ours de et la fascination et que l'animal représentait bien plus qu'une simple source de nourriture et de vêtements chauds .On retrouve à travers les âges de nombreux phénomènes de cultes voués à l'ours, commençant avec l'homme du Neandertal.
L'adoration de l'ours s'étend sur quelques 40.000 années , puisqu'elle avait en grande partie disparue (mais pas totalement) à la fin du Paléolithique .
Toutefois, de nos jours, le culte de l'ours et les cérémonies qui s'y rattachent ont subsisté dans certaines parties du globes. Notamment les membres de la tribu Aïno qui habitent Hokkaido, l'île la plus septentrionale du Japon ; dans le sud-est de la Russie. Depuis les ours ont acquis une tout autre image de marque, mais leur popularité en U.R.S.S. ne s'est pas démentie, comme le prouve le choix de l'ourson Michka comme emblème des jeux Olympiques de 1980 .Celui-ci ce rapproche évidemment davantage du câlin nounours que de la bête féroce, des anciennes parties de chasse.
L'ourson Michka |
Quant au monde du spectacle nos ours y ont souvent joué des rôles importants. Les danses d'ours ont connu les faveurs de nombreux pays : les malheureuses bêtes muselées et enchaînées, étaient traînées par leurs montreurs parfois très cruels. On voit encore dans les cirques des ours danser et exécuter toutes sortes de tours, car ils ont la réputation d'apprendre très vite et d'êtres doués d'un sens de la musique qui leur permet de saisir très facilement le rythme d'une danse.
Les ours ont, hélas été contraints à aider l'homme à gagner sa vie de façon plus prosaïque - parfois avec une atroce cruauté, on les a enfermés dans une roue à l'intérieur de laquelle ils étaient obligés de courir interminablement pour tirer l'eau d'un puits; ou bien moin brutalement, on les a progressivement habitués au harnais pour leur faire tirer traîneaux et charrettes ...
On retrouve aussi les ours sur les écussons ou armoiries de certaines villes ou familles et ce pour divers raisons. La ville de Berne, capitale de la Suisse, doit son nom à l'ours qui figure sur son écusson. Depuis 500 ans on y élève des ours dans les fosses installées sous les remparts de la ville et aujourd'hui encore la survie de la race y est assurée.
Écusson de la ville de Bern |
Même ceux qui n'ont jamais vu d'ours au zoo en auront certainement rencontré dans les contes de fées, les légendes populaires, les récits mythologiques ou les livres d'enfants. De la famille ours dans l'histoire de Boucles d'or au nombreux contes traditionnels ont pour héros des ours qui se changent en princes charmants au 1er coup de hache, en passant par les délicieuses aventures de l'ourson Winnie.
Les écrivains occidentaux n'ont pas le monopole des ours; on trouve en U.R.S.S. une véritable mine de merveilleuses histoires d'ours et il en va de même de nombreux pays d'Europe de l'Est . Walt Disney a beaucoup contribué à consolider cette version sympathique des plantigrades avec l'ours Balu dans "Le livre de la jungle"
Mais le plus célèbre de tous les ours imaginaires reste indéniablement le Teddy Bear, cet irrésistible ours en peluche qui fait désormais partie intégrante des chambres d'enfants du monde entier. A son origine on trouve un véritable ours noir capturé en 1902 par le président des Etats-Unis, Théodore (Teddy) Roosevelt, lors d'une partie de chasse. Ce dérnier ramena son prisonnier chez lui pour le domestiquer, ce qui donna à un fabriquant de jouets de Brooklyn l'idée de solliciter la permission d'en confectionner une réplique en peluche. Le Teddy Bear était né !!
Les ours que l'on rencontre dans la mythologie illustrent généreusement un côté plus sérieux.Parmi les plus célèbres, les deux constellations de la Grande Ourse (appelée aussi le Grand Chariot) et la Petite Ourse.
L'histoire qui se rattache à l'origine de ces deux constellations met en scène la belle Callisto aimée de Zeus et changée en ourse par Héra l'épouse de ce dérnier . Lorsque un peu plus tard les jours de Callisto se trouvèrent menacés par son propre fils incapable de la reconnaître sous sa nouvelle forme, Zeus lui sauva la vie en transformant le jeune homme lui aussi et en les logeant tous les deux au firmament.
La Grande et la Petite Ourse |
Cette fable nous confirme par ailleurs que le seul véritable ennemi de L'ours -mais combien puissant !- n'est autre que l'homme.
Il fut un temps où les ours étaient si nombreux qu'ils en devenaient un véritable fléau dans les régions montagneuses d'Europe, d'Asie et d'Amerique du Nord. C'est à dire partout ou les étés ne sont pas très chaud et ou il y a de l'eau.On en a même vu hanter jadis les collines écossaises et les pentes de l'Atlas en Afrique du Nord. Aujourd'hui à part les ours polaires, on ne les trouve plus que dans les zones les plus reculées et isolées des régions précitées.
Les deux espèces les plus touchées ont été l'ours brun et l'ours polaire. L'ours brun (et ses diverses sous-espèces, dont le grizzly) vivait jadis en très grand nombre en Afrique du Nord, dans les régions montagneuses d'Europe et dans toutes l'Eurasie, ainsi qu'au Canada, en Alaska et aux Etats-Unis; on en trouvait même jusqu'en Californie ou au Mexique.Une population isolée existait, et existe toujours, sur l'île nipponne d'Hokkaido. Aujourd'hui, en Europe, les ours ne vivent plus guère que dans les pays de l'Est.
En Amérique du Nord, les limites de leur domaine n'ont pas changé, mais leurs effectifs ont été terriblement réduit. Sur les 10en de milliers d'animaux qui parcouraient jadis l'Ouest américain, on a calculé qu'il y a une 10en d'années il n'existait plus que 1500 , y compris ceux des réserves protégées et des parcs nationaux. En Alaska et au Canada, il en reste encore des colonies considérables, grâce en partie aux excellentes lois qui réglementent la chasse et à plusieurs autres mesures de protection.
Les autorités situent généralement le nombre de grizzlis encore en liberté en 1980 nettement au-dessous de 1000 sans oublier que ce chiffre était 10x plus élevé au début du XIXe siècle. Certaines statistiques particulièrement atroces sont liées au couronnement de la reine Elizabeth II. En effet, en 1953 , 700 ours noirs furent abattus en Colombie britannique à seule fin de fournir les bonnets à poil des brigades de Horse Guards qui escortaient la souveraine.
Le bonnet à poil des fameux "Horse-Guards" |
La fourrure blanche de l'ours polaire a de tout temps été fort recherchée en Europe et ce goût s'étend même jusqu'à l'Egypte. Outre les vêtements et couvertures qu'elles fournissent à certains peuples -aux esquimaux du Canada notamment- ces belles fourrures sont utilisées à bien des fins. En Norvège par exemple, on les met devant les autels des églises pour tenir au chaud les pieds du célébrant pendant le service religieux.Ce n'est au cours de notre siècle "évolué" que les colonies ont commencé à être décimées, les 40 dernières années ayant été particulièrement meurtrières. En 1925 , 725 ours polaires furent abattus au Groenland et dans les mers de Barents.
A l'heure actuelle, environ 1300 ours polaires sont tués tous les ans; ce chiffre est encore beaucoup trop élevé pour une espèce officiellement "menacée" et dont la population totale ne compte guère plus de +/- 10 000 individus.
L'ours blanc |
Les autres espèces d'ours n'ont pas été victimes de chasses aussi meurtrières, mais elles n'en doivent pas moins faire face à un avenir plutôt inquiétant. En effet, nombreux sont les pays qui n'ont jamais institué de lois pour protéger leurs ours et qui offrent même des primes !!!