Retour     Fabrication 
  Matières  
  d'orine animale 
  Matières  
  syntétique 
  Matières  
  d'orine végétale 

 

 Formule, Macération et Conditionnement  

 

Les huiles essentielles, essences absolues ou résinoïdes sont produits par des sociétés de fabrication et de transformation de matière première (souvent installées à Grasse), qui réalisent en général l'extraction ou la distillation sur place dans leur usine. Mais il arrive que les matières 1er soient trop fragiles - c'est souvent le cas des fleurs exotiques ou précieuses- et qu'elles soient achetées déjà transformées dans leur pays d'origine. Autre cas fréquent : la matière première est traitée sur son lieu de culture, puis acheminée sous forme de concrète à Grasse, où elle est transformée en absolue.

Les parfumeurs, notamment les grandes marques, s'approvisionnent chez ces sociétés de fabrication ou achètent directement auprès des producteurs. Certaines de ces grandes marques effectuent elles-mêmes le mélange des matières premières, naturelles et de synthèse, qu'elles pèsent à partir de la formule secrète établie par le «nez», dont elles sont les seules dépositaires. Elles fabriquent alors ce que l'on appelle le concentré. C'est par exemple le cas chez Jean Patou, où le compositeur-parfumeur de la maison, achète et contrôle directement toutes les matières premières venues de l'extérieur et supervise la production de chaque millilitre de parfum qui sort de l'usine de Levallois-Perret, près de Paris, pour être diffusé dans le monde entier.

D'autres parfumeurs font envoyer les matières premières dans des sociétés de composition de parfum, qui disposent de la formule et sont donc à même de fabriquer les concentrés. Ceux-ci seront ensuite dirigés vers les usines des grandes marques ou vers des établissements spécialisés dans le conditionnement qui travail pour plusieurs marques.

Dans le salle de macération, le technicien contrôle attentivement chaque cuve où le concentré de parfum a été mélangé à l'alccol. Jusqu'à 3 mois sont nécessaires avant que le parfum n'atteigne sa qualité olfactive optimale et ne soit conditionné dans les flacons. L'étape suivante s'appelle la macération. L'opération consiste à laisser en contact prolongé le concentré et l'alcool dans de grandes cuves en acier inoxydable afin d'obtenir une qualité olfactive optimale. La quantité d'alcool mélangée dépend du type de produit que l'on veut obtenir: extrait, appelé également parfum, eau de toilette, eau de parfum, autrement dite parfum de toilette, eau de Cologne, etc. Généralement, l'extrait possède entre 15 et 30 % de concentré parfumant dissous dans l'alcool, l'eau de toilette entre 5 et 10 % tandis que la concentration de l'eau de parfum, qui est un intermédiaire entre les deux , varie selon les marques.

En France, on utilise de l'alcool de betterave traité pour être neutre au niveau olfactif. Le temps de macération varie de quelques semaines à 3 mois suivant les produits. Durant cette période, un certain nombre de substances végétales forment un précipité. Ce dépôt est éliminé par des opération de glaçage (solidification) entre 0 °C et - 10 °C ainsi que de filtrage qui permettent d'obtenir un liquide limpide. Les cuves sont rincées après chaque nouvelle macération; il arrive même, pour les très grands parfums, qu'elles soient toujours attribuées à la même composition.

Grâce à un système sophistiqué, chaque vaporisateur est rempli automatiquement de parfum. Ces machines sont directement reliées aux cuves de macération par des pompes antidéflagrantes. Il reste ensuite à remplir les flacons puis à les emballer, c'est l'étape du conditionnement. Dans les usine modernes, les cuves de macérations sont très souvent reliées par une multitude de tuyaux à des machines automatisées, situées à l'étage supérieur, qui emplissent les flacons. Ces machines dirigent le parfum vers le flacon qui circulent à une cadence régulière sur un tapis roulant. La chaîne de remplissage est longue: mise à niveau, sertissage, codification du flacon grâce à un numéro de lot qui authentifie sa provenance, serrage du bouchon, pose de l'étiquette...

Les flacons sont ensuite stockés dans des cartons que l'on achemine vers l'atelier de conditionnement. Là des dizaines d'ouvrières, installées derrière de longues tables, les contrôlent un par un et éliminent toute pièce défectueuse. Puis elle les essuient, toujours un par un, pour qu'ils soient parfaitement propres et elles vérifient, le cas échéant, le bon fonctionnement du vaporisateur. Les flacons d'extrait de parfum bénéficient d'un traitement supplémentaire: le baudruchage.

Le baudruchage.

 

baudruchage3.jpg (11259 octets)

Il s'agit de recouvrir le bouchon avec un capuchon de peau (un morceau d'intestin de bœuf, préalablement trempé dans un petit bol d'eau) que l'on entoure d'un fil d'or. Cette technique, privilège des grandes maisons, garantit au consommateur l'inviolabilité de son parfum.
Seule quelques ouvrières expérimentées sont à même d'effectuer cette opération, qui nécessite savoir-faire, minutie et précision.
L'étape finale consiste à placer le flacon dans sa boîte ou son emballage (trousse de toilette, coffret...), ensuite recouvert d'un film plastique. Cette dernière opération est automatisée. Enfin les flacons sont stockés sur des palettes dans de gigantesque entrepôts, d'où ils partiront chez les distributeurs et les parfumeurs du monde entier.

 


 Retour sommaire