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Le Siècle des Lumières

Le siècle des philosophe et de la Révolution est aussi celui des parfums. La cour de Louis XV fut même surnommée «la cour parfumée» en raison des senteurs que l'on répandait chaque jour non seulement sur les peaux, mais aussi sur les vêtements, les éventails et les meubles.
Si les eaux de senteurs continuent d'avoir la part belle, elles sont en concurrence avec les vinaigres de toilettes. On prête à ces dernières un pouvoirs désinfectant incomparable. Le plus célèbre d'entre eux, le «vinaigre des quatre voleurs», fit merveille à Marseille pendant la terrible peste de 1720.

La véritable révolution de ce XVIIIe siècle, l'avancée décisive dans l'histoire de la parfumerie, se nomme l'eau de Cologne. Cette eau fraîche, composée de romarin, de néroli(fleur d'oranger), de bergamote et de citron, se consomme sous d'innombrable formes: diluée dans l'eau du bain (que l'on prend de plus en plus souvent au XVIIIe siècle), dans le vin, sur un sucre, en bain de bouche, en lavement, en piqûre, en emplâtre...

Les récipients utilisés au XVIIIè siècle, leurs formes sont aussi nombreuses que le sont les fragrances et leurs utilisations. Les vinaigres de toilette aromatisés imbibent des éponges enfermées dans des vinaigrettes en métal doré.

Pot à pommade en porcelaine, début du XVIIIe siècle. Les parfums liquides sont contenus des de très beaux flacons piriformes de style Louis XIV. Le verre connaît un très grand succès, en particulier en France, avec l'ouverture de la manufacture de Baccarat en 1765 et la spécialisation des verreries de Saint-Louis dans le flacon à parfum. Leur production de cristal acquiert rapidement une renommée qu'elle possède encore aujourd'hui. Les orfèvres confectionnent des flacons en or et en argent ciselés, auxquels ils mêlent du jasper ou du cristal de roche.
Les motifs rompent avec les lignes baroques et s'inspirent des thèmes à la mode: le retour à la nature cher à Rousseau ou les chinoiseries.
Ces dernières ornent les flacons en porcelaine fabriqués à Chantilly, tandis que les manufactures de Saint-Cloud se distingent dans les décorations dorées et celles de Sèvres dans les flaconcs en forme de poire.
Mais la porcelaine est surtout l'apanage des Allemands, des Autrichiens et des Anglais. La manufacture de Chelsea, en Angleterre, se spécialise dans les statuettes dont les têtes forment le bouchon.
Le style Wedgwood impose des flacons bleu et blanc. En Allemagne, la manufacture de Meissen est la première en Europe à utiliser les pâtes dures pour ses porcelaines.
Boite bergamote ronde: ces boites très célèbres au XVIIIe siècle, servaient souvent de cadeaux galant, Grasse, France.

Scènes rococo, fleurs, fruits, motifs orientaux, batailles sont ses motifs de prédilection. On trouve aussi des flacons en forme de figure, comme à Chelsea, avec une préférence pour les personnages de la commedia dell'arte.

Enfin, le XVIIIe siècle est le siècle des nécessaires, des petits coffrets contenant des flacons remplis d'essences parfumées. Outre le petit entonnoir qui servait à les remplir, les nécessaires pouvaient aussi renfermer des crayons, des brosses  à dents et même des «gratte-langue» ou des bâtonnets pour nettoyer les oreilles !


 

1: Pot-pourri en porcelaine, Meissen, Allemagne, vers 1760.

2: Flacon en porcelaine, Vienne, vers 1770-1780.

3: Fontaine à parfum en porcelaine, Meissen, Allemagne, vers 1745.

4: Vaporisateur en verre opalescent surmonté d'un bouchon en étain, Allemagne, XVIIIe siècle.

5: Nécessaire avec flacon en verre, surmonté d'un bouchon en argent, Allemagne ou Autriche, début du XIXe siècle.

 


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