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Abracadabra | Envoûtement | |
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Cheveux | Pacte | |
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Diable | Sabbat |
Si
Abracadabra est bien la plus célèbre des formules magiques, c'est également l'une des
plus anciennes. Le sorcier peut, soit la prononcer, soit l'écrire sur un morceau de
papier, selon le résultat souhaité.
Énoncé à voix haute au milieu d'une prière, ce mot permettait de faire venir le diable
ou, au contraire, d'éviter les mauvais sorts. Écrit, il servait à la fabrication d'un
talisman protecteur que l'on portait sur soi.
Pour que le mot magique soit efficace, il est nécessaire de placer les lettre en forme de
triangle afin d'attirer les mauvaises choses vers le bas, à la manière d'un entonnoir ou
d'une passoire.
Les
sorcières se déplacent en balai. C'est bien connu ! Mais savez-vous qu'elles ne
chevauchent pas n'importe quel balai ? Un bon balai de sorcière se compose d'un bâton
creux, noir ou blanc, garni de branches de genêts à l'une des extrémités. Point de
phare pour les éclairer, une simple chandelle suffit.
Avant de s'envoler, de préférence par le conduit d'une cheminée, elles enduisent le
bois du balai d'un onguent magique. Il leur suffit ensuite de monter à califourchon sur
le manche en criant :
«Bâton
blanc, bâton noir,
mène-nous là où tu dois de par le Diable ! »
Il arrive parfois que les sorcières abandonnent leur cher balai et changent de monture.
Pour ce rendre à certains sabbats, elles choisissent, de temps à autre, un bouc ou un
loup.
Inutile d'envisager la fabrication d'un balai volant. Même les sorcières ne s'y risquent
pas. Elle reçoivent ce cadeau du diable en personne lors de leur premier sabbat. AUx
sorciers, le Grand Cornu offre une fourche.
Le chat noir était un animal vénéré dans bien des civilisations anciennes. Cela le
rendit suspect et, au Moyen Age, il devint l'objet d'une haine féroce. On prétendait que
sorciers et sorcières, tout comme le diable, leur maître aimaient à se transformer en
chats noirs pour accomplir leurs méfaits.
Divers récits évoquent le sabbat des chats. Cette assemblée diabolique se déroulait
principalement durant la nuit du mardi gras. Pour empêcher les chats de se rendre au
sabbat, ou de devenir sorciers, on leur coupait le bout de la queue.
On pensait aussi que les chats avaient le pouvoir de se rendre invisible et qu'ils
entretenaient des relations avec les fantômes et le diable. C'est pourquoi, dans toute
l'Europe, des milliers de chats furent maltraités et brûlés pour conjurer le mauvais
sort.
Au début du XXe siècle, on menaçait encore les enfants désobéissants de faire venir
le chat à 2 queues et, aujourd'hui, bien des gens pensent toujours que croiser un chat
noir porte malheur.
Bien avant
l'apparition de la cuisinière et des casseroles, c'était dans un chaudron que se
cuisinaient les repas. Mais, dans la maison des sorcières, ce n'était pas une soupe
ordinaire qui mijotait sur le feu. Pendu à la crémaillère, dans la cheminée, le
chaudron servait à préparer les potions maléfiques destinées aux futures victimes de
la sorcière.
les cuisinières du diable tiraient leurs recettes des grimoires. Les plantes utilisées
pour la fabrication des maléfices étaient généralement recouvertes d'épines ou de
fleurs vénéneuses. Il convenait de les ramasser dans des endroits maudits, landes ou
carrefours. Cette cueillette devait absolument se dérouler entre le 23 juin 8 midi et le
lendemain même heure, la nuit étant le meilleur moment.
En dehors des plantes, les sorcières utilisaient également quelques-uns des animaux que
la tradition associai au mal. Rats, lézards, crapauds, limaces, vipères faisaient
parfois les frais du potage.
Il faut
toujours éviter de laisser traîner des cheveux, de peur qu'un sorcier ne s'en empare.
Comme les morceaux d'ongles, les cheveux coupés, ou recueillis sur une brosse, sont d'une
grande importance dans la préparation des maléfices.
On prétendait jadis que le diable réclamait aux sorcières une mèche de cheveux lors de
la signature de leur pacte maudit. Le diable s'en servait pour faire tomber la grêle et
l'on dit que certains grêlons contiennent parfois des bouts de cheveux.
Les sorciers peuvent faire toutes sortes de choses avec les cheveux qu'ils ramassent. Il
leur suffit par exemple de les faire bouillir pour attirer et envoûter une personne.
La longue chevelure des sorcières possède également de forts pouvoirs magiques. Elle la
secouent pour augmenter l'effet d'un sort et certains récits affirment qu'elles sont
capables, en remuant leur tignasse, de transformer en serpents les cheveux de leur
victime.
Le crapaud
est le compagnon favori des sorcières. Ces dernières l'envoient chez leurs victimes pour
exécuter certains de leurs sorts. Placés sous une une pierre, devant la porte d'une
maison, le crapaud amène toutes sortes de misères au propriétaire des lieux.
Animal fidèle à ses maîtres, le crapaud qui accompagne ces derniers au sabbat, doit
être ramassé alors qu'il n'a que 3 jours. Il doit absolument avoir le ventre jaune. On
prétend que les plus puissantes des sorcières portent dans le coin de l'oeil une marque
en forme de patte de crapaud.
Dans certaines régions françaises, on nommait «Jacquet» le gros crapaud gris qui
assistait les sorcières. Pour jeter un sort sur les vaches et tarir leur lait, on lui
attachait un fil rouge à la patte et on l'envoyait dans l'étable de l'ennemi en criant :
«Saute, saute, Jacquet, autant d'crème que d'lait»
On disait d'ailleurs d'une personne ensorcelée qu'elle «avait le Jacquet».
Le diable est
le grand patron des sorcières et des sorciers. C'est lui qui leur donne leurs pouvoirs et
préside leurs cérémonie. Il porte des cornes, signe de puissance dans les civilisations
anciennes, et des sabots fourchus de bouc ou de chèvre. Mais le diable peut aussi prendre
d'autres apparences y compris celle de l'homme. Il a également le pouvoir de se rendre
invisible, mais pas celui d'ôter la désagréable odeur qui l'accompagne.
Le diable donne ses rendez-vous nocturnes à des carrefours déserts. C'est entre 22h00 et
02h00 qu'il est le plus redoutable. La plupart des animaux à son service sont de couleur
noire, couleur de la nuit et du mal. On y trouve par exemple le corbeau, le merle, la
poule, le chien, le chat ou le mouton.
Pour se protéger du diable, rien de plus simple ! Il suffit de jeter, à pleine
poignées, des grains de poivre rouge sur les murs de sa maison.
L'envoûtement
permet au sorcier de placer une personne, un animal ou une plante, sous sa domination. Il
peut ensuite lui faire subir toutes les misères qu'il veut.
L'un des plus anciens et des plus célèbres procédés d'envoûtement est celui de la
«dagyde», nom que l'on donne à la figurine de cire façonnée par un sorcier. Ce petit
personnage est censé représenter la future victime. Une fois terminé, le sorcier
prononce des formules magiques tout en perçant le corps de la poupée avec des aiguilles.
Au bout de quelques jours, la personne envoûtée commence à ressentir des souffrances
qu'aucun médecin ne peut guérir. Dans les campagnes, il arrivait que l'on remplace la
figurine par le cur d'un buf ou celui d'un mouton.
Mais, il exister bien d'autres façon d'envoûter une personne. L'enclouage consiste à
repérer une trace de pas de sa victime, puis d'y planter un clou que l'on dissimule sous
un peu de terre. Lorsque la personne visée marche sur le clou elle est «enclouée»,
ensorcelée. Il n'y a rien à faire ! Seul le sorcier qui a enfoncé le clou peut le
retirer.
Les grimoires
sont des livres de sorcellerie. On y trouve toutes sortes de recettes étranges destinées
soit à soigner les gens, soit à les rendre malades ou à leur attirer des malheurs.
Parce qu'ils étaient censés contenir des secrets diaboliques, on prétendait que les
pages de certains grimoires étaient d'un rouge si vif que celui qui les lisait risquait
de s'y brûler les yeux et d'y perdre la vue.
Ces livres étaient très rare et les sorciers les transmettaient à leurs enfants.
Néanmoins, certains paysans en possédaient des copies, qu'ils conservaient bien à
l'abri dans une cachette.
parmis les grimoires les plus connus et sûrement les plus utilisés, il y avait le Grand
Albert, le Petite Albert, le Dragon rouge et le Dragon noir. Tous ces ouvrages étaient
dangereux car n'importe qui n'était pas capable de s'en servir. On trouvait parfois au
bas de certaines pages quelques mots de mise en garde en grosses lettres à l'encre rouge
La peur des
sorciers et des sorcières a entraîné bien des horreurs. A partir du XVIe siècle et
durant tout le siècle suivant, de nombreuses victimes innocentes finirent sur le bûcher.
En effet, on brûlait tous ceux qui étaient accusés de sorcellerie afin de les empêcher
de nuire.
Mais encore fallait-il prouver que l'on avait affaire à un sorcier. Pour le vérifier,
rien de plus simple ! L'une des méthodes consistait à placer sur l'un des plateaux d'une
balance une supposée sorcière et sur l'autre plateau un livre religieux. Si la sorcière
était plus légère que le livre, ce qui était bien sûr tout à fait impossible, elle
était déclarée innocente
Il était également facile de se convaincre que l'on ne s'était pas trompé. Il
suffisait qu'une mouche volette au moment de l'exécution d'une sorcière pour qu'on soit
persuadé de sa culpabilité. On voyait dans la mouche un démon venu chercher l'âme de
sa servante.
Le pacte
était un contrat que le diable faisait signer à tous ceux qui souhaitaient traiter avec
lui. en contre partie de l'aide du diable, le signataire se devait de lui offrir son âme.
pour signer un pacte avec le diable, il fallait d'abord rencontrer ce dernier. Pour cela,
on se rendait a un carrefour à minuit avec une poule noire en guise de présent. Si l'on
en croit les grimoires, cela suffisait pour faire apparaître le Malin.
on expliquait alors au diable ce que l'on attendait de lui et s'il acceptait ce qui était
généralement le cas, on lui cédait son âme. Lorsque le pacte était rédigé, il ne
restait plus qu'à le signer avec le sang du petit doigt de la main gauche.
Si le diable refusait rarement ses services, c'est qu'il était persuadé de réaliser une bonne affaire. Mais les paysans avaient plus d'un tour dans leurs sacs. Par exemple certains écrivaient «âne» au lieu de «âme» sur le parchemin du pacte et le diable devait ensuite se contenter d'un baudet.
Le sorcier
possède le pouvoir de jeter des sorts, d'où son nom. Pour jeter un sort, rien de plus
facile pour celui qui détient les secrets du diable. La méthode la plus simple consiste
à pointer l'index et l'auriculaire, en les ouvrant à la manière de deux cornes, tout en
repliant les autres doigts. Lorsque les cornes sont dirigées vers le sol, elles brisent
le sort qu'elles renvoient dans les entrailles de la terre.
Mais, sorciers et sorcières ont également beaucoup d'autres pouvoirs qu'ils reçoivent
directement du diable pendant les sabbats.
Leur regard est particulièrement dangereux. Il leur permet de lancer le «mauvais
il» et d'attirer toutes sortes d'ennuis sur leurs victimes. Ils pratiquent aussi la
«fascination» et peuvent soumettre une personne rien qu'en la regardant.
Si tout bon sorcier a la pouvoir de nuire à autrui grâce à divers procédés, il sait
aussi provoquer un orage, une tempête ou la grêle. Il lui suffit pour cela de remuer
l'eau d'un lac ou d'une mare avec un bâton.
Il est
possible de se protéger des envoûtements et autres maléfices des sorciers. Pour cela,
on peut utiliser certaines plantes, comme millepertuis surnommé «herbe aux fées» ou
«chasse diable». Il suffit d'en clouer une branche sur la porte de sa maison pour
repousser les sorcières.
Parmi les méthodes reconnues pour éviter qu'une sorcière pénètre chez soi, la
passoire est l'une des plus efficaces. Suspendue devant l'entrée, elle obligera la
faiseuse de sorts à compter tous les trous avant de passer le seuil ou encore à se
glisser dans chacun d'eux, ce qui ne manquera pas de la décourager. Clous et
aiguilles plantés dans les montants d'une porte sont aussi un bon moyen pour chasser les
sorcières.
Toutefois, si l'une d'elles réussit, malgré tout, à s'introduire chez nous, il ne reste
plus qu'a placer une noix sous sa chaise pour l'empêcher de nuire.
Enfin, si la mauvaise femme est parvenue à lancer un sortilège, la victime doit vite
faire appel au «défaîneur5 qui détient le pouvoir d'ôter les sorts.
Le sabbat est
le nom que l'on donne aux assemblées de sorcières et de sorciers. Il existait jadis deux
types de sabbats : le grand sabbat, qui réunissait tous les sorciers du pays, et le petit
sabbat, ceux d'une ville ou d'une région. Si l'on en croit les récits populaires, la
présence au sabbat était obligatoire. Le sorcier qui ne venait pas devait payer une
amende au diable, au risque d'essuyer sa colère et ses coups de bâton.
Le sabbat se tenait à minuit, dans des lieux déserts. Les sorcières s'y rendaient à
cheval sur le balai volant. Lorsque tous les participant étaient arrivés, le maître de
la cérémonie apparaissait. Il s'agissait du diable en personne, qui se présentait
souvent sous l'apparence d'un grand bouc noir.
Après avoir ingurgité un repas à base de serpents et de crapauds bouillis, les sorciers
faisaient des rondes, le dos tourné vers le centre. Le diable apprenait qui n'avaient pas
fait assez de mal et récompensait les autres par un pou d'argent.
Au petit jour, le coq se mettait à chanter, chacun rentrait chez soi.