Le costume de la Sorcière

 

Chaque article vestimentaire associé à la sorcière possède une histoire longue et compliquée. Ainsi que le savent les chroniqueurs de costume, l'histoire des habits est le reflet parfois grotesque de l'Histoire tout court, et l'on peut lire les changements sociaux, tant dans les vêtements que sur des documents.
Le costume de la sorcière ne fait pas exception, mais on trouve davantage d'informations dans les légendes, la poésie et l'art fantastique, que dans les musées de costumes

 

La cape

 

Le chapeau conique

La ceinture

Les gants

Les chaussures

Vêtement ou nudité

Les couronnes

La jarretière

 

 

La cape de la sorcière

De nombreux mythes et légendes mentionnent une cape (ou un manteau) conférant des pouvoirs magiques. La cape de la sorcière, comme celle du sorcier ou du magicien est habituellement noire ou bleu, ornée de signes ou de symboles magiques dorés ou peints. Parmi ces éléments décoratifs figurent des alphabets magiques, des pentagrammes et des emblèmes zodiacaux.

Dans de nombreuses traditions religieuses remontant à l'Antiquité dont les traditions égyptienne et hébraïque, les habits portés en présence de la divinité doivent ensuite être lavés et purifiés. Par contre, la cape de la sorcière ne semble pas souscrire à cette règle. En fait, dans les histoires relatives aux sorcières, on trouve souvent un délicieux mélange de profane et de sacré. Les opérations magiques réalisées dans une cuisine ne sont pas nécessairement moins efficaces que celles pratiquées dans une église.
La cape de la sorcière est synonyme de magie, de fonction sacerdotale; à celle qui la porte, elle confère parfois l'invisibilité ou le pouvoir de métamorphose.

Sous la cape de la sorcière, on s'imagine facilement chats noirs, chauves-souris et chouette... S'agit-il des familiers de la sorcière ou d'avatars de la sorcière elle-même ?

 

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Le Chapeau conique

Les sorcières des tableaux portent le chapeau conique et sans bord, associé aux hérétiques pendants le Moyen-Age. Ce couvre-chef trouve peut-être son origine dans les cornes portées par maintes divinités païennes pour manifester leur pouvoir.

Parfois, ce chapeau est à deux pointes, aujourd'hui on le représente d'habitude avec une seule pointe (et un rebord - bien que celui-ci soit probablement un ajout du 17em siècle). Curieusement, les coiffes pointues ont toujours entraîné des accusations de culte démoniaque.

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Quand , entre 1440 et 1480 environ, le haut chapeau pointu que nous connaissons nous le nom de hennin était à la mode chez les dames de l'aristocratie française, de nombreux ecclésiastiques - dont l'Evêque de Paris- fulminèrent contre lui, associant sa pointe à la corne, et la corne au Diable.
De toute façon, on ne peut pas davantage imaginer une sorcière sans son haut chapeau pointu, qu'une fée sans sa baguette magique. Les gnomes lui ont emprunté ce couvre-chef avant de se l'approprier.


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Les gants

Quand des gants sont cités en tant qu'éléments du costume de la sorcière, ils sont immanquablement en peau de chat, et doublé de fourrure. Le choix de la fourrure du chat fait découvrir là une nouvelle association entre la sorcière et le chat, qui dans l'histoire du Chat est le lointain descendant de l'animal sacré d'Egypte. Pendant toute l'ère chrétienne, le chat a été associé au Diable.

Cela prouve encore une fois encore que les dieux des anciennes religions deviennent les démons de la nouvelles.

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La ceinture de la Sorcière

Certains chroniqueurs parlent d'une ceinture de vesses-de-loup reliées les unes aux autres et séparées en leur milieu par une bourse magique. Il ne s'agit pas du Cingulam, cette bourse contient les charmes et les amulettes de la sorcière. Elle est en peau.

Que contient-elle ? Un œil de salamandre ? Un onguent pour voler dans les airs !, Des champignons hallucinogènes ? Ou, tout simplement, des feuilles de menthe pour rafraîchir l'haleine, des baies pour rougir les lèvres et un petit noisetier de sorcière ? - Rien que des cosmétiques organiques... 

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Les chaussures

Dans la peinture et l'iconographie fantastiques, la chaussure souvent portée par la sorcière est la poulaine - Longue chaussure phallique, dont la pointe prenait parfois de telles proportions, qu'on devait la rembourrer  et l'attacher à la cheville pour empêcher de trébucher celui ou celle qui la portait.

Introduire en France au 11 em siècle, la poulaine prit des dimensions si extravagantes que l'expression «ta poulaine est plus virile que toi» servit à railler les amants défaillants. Évidemment phallique, la chaussure pointue évoque également la corne.

Voilà une fois encore la sorcière associée aux divinités païennes et au sexe. Comme la coiffe cornue, la poulaine à l'apogée de sa gloire, fut dénoncée en chaire - mais sans résultat.
Le personnage de la sorcière semble focaliser sur lui tout ce qu'on juge immorale, émoustillant, satanique et, par conséquent, irrésistible - dans «la bonne société» !

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Les couronnes de Sorcière

Les sorcières contemporaines parlent souvent de couronnes de sorcière, constituées d'une mince bande d'argent, portant sur le devant un croissant de lune argenté.

Dans certaines congrégations, la femme ayant le titre de reine des sorcières porte cette couronne (ainsi que la jarretière) pour manifester son rang. Les bijoux cérémoniels réservés aux reines sont connus sous le nom de bigghes. Ce sont : la couronne, la jarretière, le collier, le bracelet - il s'agit d'un large bracelet en argent, que lequel sont gravés les signes et les symboles de la secte.

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La jarretière

La jarretière, symbole de pouvoirs chamanistiques, remonte peut-être à l'époque paléolithique; car dans les peintures rupestres, on voit des danseuses qui semblent porter des jarretières. Pour certains, des phénomènes aussi différents que la jarretière de la mariée, ou des fées renfermant des pouvoirs magiques, et l'ordre de la Jarretière ont une origine commune.

Si dans la préhistoire, elle fut un symbole de pouvoirs magiques, la jarretière dénota aussi un rang sociale élevé dans l'ancien culte des sorcières, puis les mythes l'ont transformée en amulette magique, dans toutes les légendes et les contes de fées où elle apparaît, à côté des ceintures magiques,  des chaussures magiques, des bourses magiques, des capes magiques et des épées magiques.

De toute façon , en posséder une ne saurait nuire. Selon certains spécialiste de la sorcellerie, la jarretière doit être en cuir vert, doublée de soie bleue, et porter une , ou des, boucles d'argent. Le vert est la couleur des fées, la couleur associée à Robin des Bois, l'Homme Vert, et aux lutins sylvestres.
Certaines reines sorcières portent plusieurs boucles (jusqu'à 7) sur leur jarretières.

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Vêtement de la Sorcière / Nudité de la Sorcière

Après avoir longuement décrit le costume de la sorcière, il faut maintenant aborder  un paradoxe important : de nombreuses sorcières contemporaines pratiquent, «revêtues du ciel», c'est-à-dire nues. L'explication habituellement données est que les vêtements font obstacle au pouvoir émanant du corps humain.
Pourtant la nudité des sorcières modernes permet évidemment aux puritains d'identifier la sorcellerie à des orgies, à des pratiques licencieuses, antisociales.

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