Us et Coutumes de Féerie
        

 

Les habitants de Féerie sont de tempérament complexe et leur conduite est dictée par des règles très éloignées des nôtres. Quels que soient leur taille, leur aspect ou leur caractère, la plus part des esprit possèdent des pouvoir magiques. Ainsi plus on en sait sur leur compte, plus on a de chance de sortire indemne d'une rencontre avec eux.
Quelles que soient les relations qu'on entretient avec les esprits, l'attention est le respect qu'on leur témoigne sont de la plus grande importance. Un rien suffit pour qu'ils se sentent offensés et malheur à celui qui croit pouvoir prendre quelques libertés.
                                                                
         
La tendance de ces êtres est à la malice, à la méchanceté parfois (ils peuvent même se montrer très dangereux). Ces esprits se conduisent chacun de manières variées, certains d'entre eux sont profondément mauvais, rien ne peux les attendrir, ni la correction, ni la gentillesse, ni les supplication. Il est même dangereuse de les approcher. Les femmes sont particulièrement malveillantes et d'autant plus redoutables que leur merveilleuse beauté séduit les hommes avant de les mener à une fin horrible.                                          

Il est vrai que le royaume de Féerie est lié au monde des humains de plusieurs manières. De nombreux esprits, par exemple les Farfadets, s'attachent à des familles de mortels. Néanmoins, la voie qui mène à l'amitié de ces êtres est pleine de périls et on ne doit y porter ses pas qu'avec les plus grandes précautions. De tout temps l'homme a entretenu un rapport ambigu avec le monde des esprits, autant il peut y trouver son bénéfice, autant il peut y rencontrer son malheur.
                                                                          

Autrefois, on avait coutume d'attribuer aux elfes les décès inexpliqués, les animaux et les humains. On croyait que les têtes de flèches en silex (que l'on sait maintenant datées de l'âge de pierre) appartenaient aux esprits. En l'absence de blessure, on disait que ces flèches ne laissaient pas de traces, qu'elle paralysaient leur victime, laquelle était emportée au royaume des esprits. D'autres malaises humains, comme les rhumatismes, les crampes, les contusions étaient également attribués aux esprits, ils pinçaient de leurs doigts menus les mortels qui avaient provoqué leur déplaisir. Les elfes sont la cause bien connue d'autres désagréments, comme la disparition de menu objet. Quand aux contrariétés de l'existence, il faut naturellement les attribuer à la malice des esprits. Les Nœuds des Fées désignent sans erreur les cheveux emmêlés ou les crinières rebelles.     

 

us2.jpg (13343 octets) Si les esprits sont parfois capables de se montrer on ne peut plus moroses et féroces, si leur vengeance est est impitoyable, personne au monde n'aime autant qu'eux jouer des mauvais tours, et ce goût de la plaisanterie est partagé par les mieux intentionnés d'entre eux. Au fond, ces mauvaises farces viennent d'une bonne humeur fondamentale.

Parmi leurs tours favoris, les esprits farceurs aiment à égarer les voyageurs imprudents et à terrifier les passants. Par ailleurs, l'attitude des esprits envers les humains montre des penchants étrangement moraliste. Ils souhaitent une certaines considération des mortels à leur égard. 
                                                                                                                

En Irlande, les Elfes ont un amour passionné du luxe et de la beauté, allié à un parfait mépris de l'épargne et de la prévoyance. Ils détestent aussi «la main avare et mesquine qui ramasse le dernier grain, vide la dernière goutte de lait, dénude entièrement l'arbre de ses fruits, ne laissent rien pour les esprits qui se promènent sous la lune».
Les malhonnêtes et les paresseux sont punis par des pinçons, des crampes, voire des infirmités ou pire encore.
La fille de cuisine qui oublie de balayer la cheminée, déposer dehors l'eau pour le bain des petits elfes, cette fille prend des risques... Si elle faisait un peu attention à tous ces détails, elle pourrait bien trouver dans ces chaussures quelques pièces en cadeau, et des vœux de chance.

Mais celui qui reçoit un présent des esprits ne doit pas en parler, car le protocole de Féerie exige le secret. Curieusement pour garder des relations d'amitié avec les «bons voisins», il ne suffit pas de rester muet sur leur aide ou leurs cadeaux, il faut aussi s'abstenir de les remercier.
Autre exemple de leur bizarrerie, les emprunts. qu'un mortel emprunte aux elfes des outils ou des vivres, il les offensera grandement s'il veut rendre plus qu'il n'a reçu. En revanche, les elfes rendent le grain qu'ils ont emprunté avec un intérêt généreusement calculé, mais ils remboursent toujours de l'orge à la place su seigle.
                                                                                      

Entre eux les esprits respectent un code moral plutôt étrange. Bien qu'il existe un sens de l'honneur rigoureusement codifié entre les différents représentants de leur monde, une elfe n'aura aucun scrupule à s'approprier les victuailles, les biens ou le bétail d'un mortel. Malheureusement, les esprits peuvent s'en prendre à la personne des mortels et surtout aux bébés qui ont pour eux la qualité inestimable d'apporter du sang neuf à leur race déclinante.
Certaines espèces d'elfes ont à l'égard des humains des devoirs bien déterminés. Par exemple, le pays de Féerie paye tous les 7 ans aux Enfers un décime, le Tribut, et ce sont les humains prisonniers qui servent de paiement. La façon la plus courante de capturer un mortel est de voler un bébé et de lui subtiliser un esprit.                                                    
Les cadeaux et les récompenses des epsrits ne sont que des illusions qui reprennent bientôt leurs véritables formes.
L'imposteur peut bien être un affreux vieux gnome ou même un mannequin de bois, un charme lui donnera l'exacte apparence de l'enfant volé. Alors qu'il meurt et se fait enterrer, l'enfant grandit au royaume des fées où il apporte un sang nouveaux et vigoureux à la race antique et décadente. Il sera éventuellement offert, avec d'autres, en paiement du décime.

Si le faux bébé ne meurt pas, il peut prendre l'aspect d'un être desséché ou déformé, maladif, irritable ou d'un appétit vorace. Il révèlera sa vraie nature que si on l'y oblige par différents moyens: le premier consiste à le poser sur une pelle chauffée au rouge ou à le jeter dans le feu - il s'envolera dans la cheminée. Une méthode moin brutale et plus courante consiste à faire semblant de brasser de l'eau dans les deux moitiés d'une coquille d'œuf. A ce geste l'imposteur, s'assied et déclare d'une voix étrange:«J'ai vu l'œuf avant la poule. J'ai vu le premier gland avant le chêne. Mais je n'avais jamais vu brasser dans une coquille d'œuf», avouant par ces mots son âge véritable. On peut alors le jeter dans le feu d'où il s'élancera en haut de la cheminée avec des rires mêlés de cris de rage. On aura de bonnes chances de retrouver le véritable enfant au seuil de la maison.
Il est arrivé, qu'un de ces petits êtres soit capturé par des humains. Malheureusement, ce sont toujours les plus inoffensifs et les plus vulnérables, et presque toujours ils se languissent et meurent en captivité lorsque la fuite leur est impossible.

Les esprits ont le pouvoir de se rendre invisibles à volonté aux yeux des humains, ils peuvent même être simultanément visibles pour l'un et invisible pour un autre. Cela dit, on peut parfois les observer à leur insu quand ils travaillent ou se distraient. L'heure est déterminante. La plupart des observations ont lieu à midi, quand le soleil est au zénith, à minuit et aux heures crépusculaires qui précèdent l'aube, ou la tombée de la nuit. Mais c'est à l'aube seulement que les mortels peuvent échapper au sort jeté par un elfe.
Quelque fois, ils se confondent aux humains, d'autres fois on croirait des animaux et souvent ils prennent une apparence tout à fait extraordinaire. Ils offrent aux yeux des humais une beauté enchanteresse aussi bien qu'une laideur grotesque.

 

Le petit peuple a la réputation de ciseler à merveille l'or et l'argent et on sait qu'ils travaillent très bien le métal malgré leur terreur de l'acier. Ils ont du bétail et des chiens - remarquons que la plus part des animaux de Féerie ont blancs avec des yeux et des oreilles rouges.
Ces être ne mangent que les aliments les plus naturels.Ils cuisent des pains et des gâteaux, qu'ils offrent parfois à des humains serviables, qu'ils aiment boire le lait directement au pis de vaches et qu'ils acceptent volontiers comme gages les fromages et les laitages.

Une chose est sûre: les aliments des elfes, comme leurs baisers, ont un pouvoir particulier sur les humains. A peu d'exception près l'imprudent qui cède à la tentation se retrouvera éternellement captif au domaine des esprits.

 

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