Us et Coutumes de Féerie |
Les habitants de Féerie sont de
tempérament complexe et leur conduite est dictée par des règles très éloignées des
nôtres. Quels que soient leur taille, leur aspect ou leur caractère, la plus part des
esprit possèdent des pouvoir magiques. Ainsi plus on en sait sur leur compte, plus on a
de chance de sortire indemne d'une rencontre avec eux. |
Il est vrai que le royaume de Féerie est
lié au monde des humains de plusieurs manières. De nombreux esprits, par exemple les
Farfadets, s'attachent à des familles de mortels. Néanmoins, la voie qui mène à
l'amitié de ces êtres est pleine de périls et on ne doit y porter ses pas qu'avec les
plus grandes précautions. De tout temps l'homme a entretenu un rapport ambigu avec le
monde des esprits, autant il peut y trouver son bénéfice, autant il peut y rencontrer
son malheur. |
Si les esprits sont parfois capables de
se montrer on ne peut plus moroses et féroces, si leur vengeance est est impitoyable,
personne au monde n'aime autant qu'eux jouer des mauvais tours, et ce goût de la
plaisanterie est partagé par les mieux intentionnés d'entre eux. Au fond, ces mauvaises
farces viennent d'une bonne humeur fondamentale. Parmi leurs tours favoris, les esprits
farceurs aiment à égarer les voyageurs imprudents et à terrifier les passants. Par
ailleurs, l'attitude des esprits envers les humains montre des penchants étrangement
moraliste. Ils souhaitent une certaines considération des mortels à leur égard. |
En Irlande, les Elfes
ont un amour passionné du luxe et de la beauté, allié à un parfait mépris de
l'épargne et de la prévoyance. Ils détestent aussi «la main avare et mesquine qui
ramasse le dernier grain, vide la dernière goutte de lait, dénude entièrement l'arbre
de ses fruits, ne laissent rien pour les esprits qui se promènent sous la lune».
Les malhonnêtes et les paresseux sont punis par des pinçons, des crampes, voire des
infirmités ou pire encore.
La fille de cuisine qui oublie de balayer la cheminée, déposer dehors l'eau pour le bain
des petits elfes, cette fille prend des risques... Si elle faisait un peu attention à
tous ces détails, elle pourrait bien trouver dans ces chaussures quelques pièces en
cadeau, et des vux de chance.
Mais celui qui reçoit un présent des
esprits ne doit pas en parler, car le protocole de Féerie exige le secret. Curieusement
pour garder des relations d'amitié avec les «bons voisins», il ne suffit pas de rester
muet sur leur aide ou leurs cadeaux, il faut aussi s'abstenir de les remercier. Autre exemple de leur bizarrerie, les emprunts. qu'un mortel emprunte aux elfes des outils ou des vivres, il les offensera grandement s'il veut rendre plus qu'il n'a reçu. En revanche, les elfes rendent le grain qu'ils ont emprunté avec un intérêt généreusement calculé, mais ils remboursent toujours de l'orge à la place su seigle. Entre eux les esprits respectent un code moral plutôt étrange. Bien qu'il existe un sens de l'honneur rigoureusement codifié entre les différents représentants de leur monde, une elfe n'aura aucun scrupule à s'approprier les victuailles, les biens ou le bétail d'un mortel. Malheureusement, les esprits peuvent s'en prendre à la personne des mortels et surtout aux bébés qui ont pour eux la qualité inestimable d'apporter du sang neuf à leur race déclinante. Certaines espèces d'elfes ont à l'égard des humains des devoirs bien déterminés. Par exemple, le pays de Féerie paye tous les 7 ans aux Enfers un décime, le Tribut, et ce sont les humains prisonniers qui servent de paiement. La façon la plus courante de capturer un mortel est de voler un bébé et de lui subtiliser un esprit. |
L'imposteur peut bien être un affreux vieux gnome ou même un mannequin de bois, un charme lui donnera l'exacte apparence de l'enfant volé. Alors qu'il meurt et se fait enterrer, l'enfant grandit au royaume des fées où il apporte un sang nouveaux et vigoureux à la race antique et décadente. Il sera éventuellement offert, avec d'autres, en paiement du décime. |
Si le faux bébé ne meurt pas, il peut
prendre l'aspect d'un être desséché ou déformé, maladif, irritable ou d'un appétit
vorace. Il révèlera sa vraie nature que si on l'y oblige par différents moyens: le
premier consiste à le poser sur une pelle chauffée au rouge ou à le jeter dans le feu -
il s'envolera dans la cheminée. Une méthode moin brutale et plus courante consiste à
faire semblant de brasser de l'eau dans les deux moitiés d'une coquille d'uf. A ce
geste l'imposteur, s'assied et déclare d'une voix étrange:«J'ai vu l'uf avant la
poule. J'ai vu le premier gland avant le chêne. Mais je n'avais jamais vu brasser dans
une coquille d'uf», avouant par ces mots son âge véritable. On peut alors le
jeter dans le feu d'où il s'élancera en haut de la cheminée avec des rires mêlés de
cris de rage. On aura de bonnes chances de retrouver le véritable enfant au seuil de la
maison. Il est arrivé, qu'un de ces petits êtres soit capturé par des humains. Malheureusement, ce sont toujours les plus inoffensifs et les plus vulnérables, et presque toujours ils se languissent et meurent en captivité lorsque la fuite leur est impossible. |
Les esprits
ont le pouvoir de se rendre invisibles à volonté aux yeux des humains, ils peuvent même
être simultanément visibles pour l'un et invisible pour un autre. Cela dit, on peut
parfois les observer à leur insu quand ils travaillent ou se distraient. L'heure est
déterminante. La plupart des observations ont lieu à midi, quand le soleil est au
zénith, à minuit et aux heures crépusculaires qui précèdent l'aube, ou la tombée de
la nuit. Mais c'est à l'aube seulement que les mortels peuvent échapper au sort jeté
par un elfe.
Quelque fois, ils se confondent aux humains, d'autres fois on croirait des animaux et
souvent ils prennent une apparence tout à fait extraordinaire. Ils offrent aux yeux des
humais une beauté enchanteresse aussi bien qu'une laideur grotesque.
Le petit
peuple a la réputation de ciseler à merveille l'or et l'argent et on sait qu'ils
travaillent très bien le métal malgré leur terreur de l'acier. Ils ont du bétail et
des chiens - remarquons que la plus part des animaux de Féerie ont blancs avec des yeux
et des oreilles rouges.
Ces être ne mangent que les aliments les plus naturels.Ils cuisent des pains et des
gâteaux, qu'ils offrent parfois à des humains serviables, qu'ils aiment boire le lait
directement au pis de vaches et qu'ils acceptent volontiers comme gages les fromages et
les laitages.
Une chose est sûre: les aliments des elfes, comme leurs baisers, ont un pouvoir
particulier sur les humains. A peu d'exception près l'imprudent qui cède à la tentation
se retrouvera éternellement captif au domaine des esprits.