Le Phénix 

 

 

 

«Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois» dis d'un ton flatteur, le renard au corbeau de la fable. Il s'agissait bien en l'occurrence d'une flatterie, car outre le fait que ce terme sert aujourd'hui à désigner un être supérieur par ses dons remarquables et ses brillantes qualités, le phénix est à l'origine le plus beau des oiseaux fabuleux, un oiseau unique en son genre. Certain disent qu'il est d'or et rouge, d'autres qu'il est pourpre avec un col doré, d'autres encore le prétendent mauve avec une queue bleu ciel et de longues plumes roses.

Le Phénix changerait donc de couleur à sa guise, ou bien des gens le verraient selon leurs désirs... Il existe un seul Phénix qui a le don d'immortalité. Il habite la Phénicie, sur le rivage est de la Méditerranée.
Lorsqu'il se sent près de mourir (ce qui lui arrive tous les 500 ans), il vole jusqu'à Héliopolis, la cité du soleil, en Égypte.

La dans un grand palmier il construit un nid avec des aromates, de la myrrhe et de l'encens. A l'aube il chante un hymne au soleil, puis il bat des ailes, met le feu au nid et brûle.

Mais le Phénix renaît de ses cendres, jeune, fort, étincelant. Il se repose 3 jours puis s'envole de nouveau pour la Phénicie.

Il doit son nom à un mot phénicien désignant la couleur carminée. C'est ce peuple, qui en effet, découvrit, 3000 ans avant J-C, la pourpre matière colorante d'un éclat merveilleux, extraite d'un mollusque, le murex, qui croît en grand nombre sur les côtes de Syrie.

Mais ni son resplendissant plumage, ni son vol majestueux ne suffisent à expliquer le prestige dont jouit cet animal dans l'antiquité. Décrit longuement par divers auteurs dont le 1er fut Hérodote, il passait pour vivre plusieurs siècle. Pour cette raison les anciens en avait fait le symbole de l'immortalité de l'âme et les Égyptiens en particulier l'avaient choisi pour représenter l'âme humaine.

 

 

 

 

Par la suite les poètes eurent souvent recours à cet animal «ce bûcher qui soi-même s'engendre», pour magnifier et éterniser l'amour. Dans sa chanson du Phénix, Thibaut de Champagne compare l'amour à un bûcher et l'homme qui aime à cet oiseau singulier, toujours prêt à se plonger au cœur du brasier pour renouveler son mal indispensable.

Mais la mythologie non plus que la littérature ou la poésie n'ont l'exclusivité de cet animal fabuleux, la géographie possède son Phénix, 8 îlots minuscules perdus au  milieu du Pacifique oubliés des hommes. Quelle meilleure cachette qu'une île déserte et un arbre aurait pu trouver cet oiseau, si discret, qu'aucun être humain, dans son existence, ne pouvait l'apercevoir plus d'une fois ?

 

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